Le droit à l'erreur - Mikael Richard

Jean 1.16 : « Nous avons tous reçu de Sa plénitude et grâce sur grâce »

Ce verset est emprunté au témoignage de Jean-Baptiste qui a précédé la venue de Jésus tout en annonçant la Bonne Nouvelle du salut en Jésus et en baptisant plusieurs nouveaux chrétiens.

Il s'est présenté comme « la voix de celui qui crie dans le désert » pour annoncer que le Fils de Dieu Jésus allait venir après lui.

Dans ce verset, on peut souligner l'expression « grâce sur grâce ».

Le Dieu que nous prêchons est un Dieu de grâce. Déjà sous l'ancienne Alliance soumise à la Loi de Moïse, Dieu faisait grâce à Ses enfants mais à condition de sacrifices expiatoires soumis à Son approbation. Or, Jésus est venu concrétiser une nouvelle Alliance : celle de LA GRACE. Il a été envoyé par Dieu parmi les hommes pour offrir au travers de Sa mort la grâce à tous ceux qui reconnaissent leur état de pécheur et s'en repentent, sans favoritisme ni autre condition.

Mais alors que nous recevons la grâce lorsque l'on choisit d'accepter Jésus comme Sauveur et Seigneur de nos vies et qu'Il pardonne nos péchés, Jean-Baptiste souligne clairement ici que cette grâce est renouvelée le long de notre marche avec Dieu, plusieurs fois.

De ce fait, nous pouvons comprendre que pour nous offrir « grâce sur grâce », cela implique que nous faisons « erreur sur erreur »...

Qu'en est-il de notre relation à l'erreur, que nous soyons chrétiens ou non ?

Parlons donc du « droit à l'erreur »...

Le droit à l'erreur est un principe pédagogique qui accepte l'erreur.

Ce droit s'exerce dans une relation de confiance entre celui qui fait l'erreur et celui qui en subit les conséquences.

L'expression populaire nous dit : « C'est en se trompant qu'on apprend » ! Cela implique que l'erreur fait partie du processus d'apprentissage et d'éducation de chaque individu, à tout âge.

Concrétement, il ne s'agit pas d'encourager l'erreur mais lorsqu'elle survient de pouvoir la réaliser, la comprendre et grandir au travers d'elle en apprenant comment ne pas la renouveler.

Cette définition est belle mais reflète-t-elle la réalité d'état d'esprit dans ce monde ?

Que nous soyons chrétiens et engagés avec Dieu ou que nous n'ayons pas encore décidé de suivre Jésus, comment vivons-nous avec nos erreurs et celles des autres ?

1. Quelle est la position de Dieu face à nos erreurs ?

Esaïe 55.7 : « Que le méchant abandonne sa voie et l'homme d'iniquité ses pensées. Qu'il retourne à l'Eternel qui aura pitié de lui, à notre Dieu qui ne se lasse pas de pardonner »

Le verbe « se lasser » dans le texte original signifie « multiplier », « accumuler considérablement »... On comprend bien la répétition du pardon de Dieu offert à chacun de nous ce qui implique inévitablement que Dieu sache que nous allons faire des erreurs !

1 Jean 1.9 : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité. »

La justice et la fidélité de Dieu s'expriment au travers de ce pardon immérité, de ce salut offert par grâce, de ce sang versé pour nous laver de nos péchés à condition que nous les reconnaissions dans la repentance. Ici, l'expression de Sa fidélité manifeste clairement que cela peut se répéter et qu'Il demeurera toujours prêt à nous pardonner...

Notre Dieu est prêt à faire grâce à chaque fois que nous faisons une erreur, que nous la reconnaissons et que nous venons à Lui pour nous repentir.

Ce principe est indiscutable, peut-être difficilement compréhensible humainement et au regard de notre graduation de la gravité des erreurs MAIS notre Dieu EST un Dieu de grâce qui nous aime chacun et veut nous voir sauvés et libres de tous nos péchés, quels qu'ils soient...

Que cette réalité puisse s'inscrire dans nos cœurs !

2. Quelle est notre position face à nos erreurs ?

Jacques 3.2 : « Nous bronchons tous de plusieurs manières. »

Nous ne sommes que des hommes qui vacillons de bien des manières, qui avons quelques loupés dans notre vie : dans nos pensées, dans nos mots, dans nos actes...

Matthieu 26.41 : « Veillez et priez afin que vous ne tombiez pas dans la tentation : l'esprit est bien disposé mais la chair est faible. »

Cette parole de Jésus résume le combat de chacun de nous entre le bien et le mal. Que nous soyons chrétiens ou non, nous savons ce qui est bien et ce qui est mal et bien souvent, ce qui est mal semble en apparence une solution plus simple à certaines de nos questions et certains de nos problèmes alors que ce qui est bien nous semble juste être bien sans nous être apparemment profitable...

Jésus nous connait si bien ! Cette invitation à la vigilance par la prière n'est pas anodine. Il sait bien que pire que nos erreurs, ce sont les conséquences désastreuses de celles-ci...

Prenons l'exemple de David. Sa vie nous est racontée dans les livres de Samuel.

1 Samuel 13.14 : « L'Eternel s'est choisi un homme selon son cœur... »

David était un berger, simple et en apparence avec peu d'aptitudes mais en écho au cœur de Dieu. Nous le connaissons notamment pour sa victoire éclatante contre Goliath avec une simple fronde armée d'une pierre mais il était venu « au nom de l'Eternel des armées ».

Toutefois, alors qu'il était devenu roi d'Israël à la place de Saül et qu'il avait la faveur de Dieu, il va « broncher », il va « faiblir » dans sa chair en couchant avec la femme d'Urie, un de ses soldats. Cette femme va tomber enceinte et David va s'enfoncer dans son erreur et son péché en mettant sur pied un stratagème pour faire tuer ce soldat !

Alors va se produire ce qui arrive à chacun d'entre nous lorsque nous faisons des erreurs : comment gérer les conséquences sur les autres et sur nous ? On ne peut vraiment maîtriser cet aspect et bien souvent, on se laisse dépasser au point que cela nous tourmente, nous culpabilise et nous condamne dans une identité de « fauteur »... On ne voit pas d'issue possible, pas de pardon, on ne peut pas oublier et on doit vivre avec mais ce n'est jamais vraiment simple !

Psaume 32.3-4 : « Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, je gémissais toute la journée car nuit et jour, Ta main s'appesantissait sur moi. »

David n'a pas échappé à ces tourments et cette culpabilité...

Psaume 32. 5 : « Je T'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mon iniquité […] et Tu as effacé la peine de mon péché. »

Se repentir fait alors toute la différence. Non pas nier la réalité, ni reporter la faute sur quelqu'un d'autre ni sur les circonstances. Laisser l'Esprit de Dieu pointer du doigt le mal, souligner l'erreur pour souligner notre faiblesse mais aussi et surtout nous pardonner et nous régénérer. C'est valable pour celui qui ne connait pas encore Dieu comme pour celui qui Le suit depuis des années...

Psaume 51.12 + 19 : « Ô Dieu, crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé. », « Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c'est un esprit brisé. Ô Dieu, Tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit. »

3. Quelle est notre position face aux erreurs des autres ?

Il est très difficile d'assumer ses propres erreurs mais celles des autres... C'est bien plus compliqué, surtout quand elles nous impactent !

Personnellement, dans mon parcours, j'ai été tributaire des choix et des erreurs de mes parents. C'est forcément le cas de chacun d'entre nous... Comme le dit l'expression : « On choisit ses amis mais pas sa famille » !

Lorsque ma mère était enceinte de moi, mon père nous a abandonnés. J'ai grandi avec un autre papa que ma mère avait rencontré plus tard et qui avait accepté de me reconnaître comme son fils. Ils ont eu un autre enfant puis ont divorcé.

Vers mes 6 ans, mon père biologique est revenu à la maison. J'ai donc dû accepter et réaliser à ce moment là que mon père « d'adoption » n'était pas mon « vrai » père et mon troisième frère est né.

Ensuite, il y a eu une nouvelle séparation car mon père biologique était maltraitant avec nous...

Voilà une partie des choix et des erreurs de mon père et de ma mère et qui ont eu sur ma vie des conséquences désastreuses dans la construction de mon identité... sans parler du mépris et de la haine que je nourrissais à l'égard de mon père mais aussi en partie de ma mère.

Gloire à Dieu, à l'âge de 18 ans, j'ai rencontré Jésus ! J'ai rencontré mon Sauveur et mon Seigneur, j'ai été réconcilié avec mon Père céleste qui est parfait mais j'ai surtout reconnu mon propre état de pécheur... Alors l'Esprit de Dieu m'a profondément touché et parlé concernant cette haine envers mes parents. Il m'a révélé que je ne valais pas mieux qu'eux, que je n'étais pas à l'abri de faire des erreurs et que sans Sa grâce, j'étais perdu et mes parents étaient perdus ! J'ai été tellement ébloui devant la grâce infinie de Dieu qui a donné Jésus pour chacun d'entre nous alors qu'Il était sans péché qu'il paraissait totalement injuste et orgueilleux d'en vouloir à de simples humains, aussi faillibles que moi et donc totalement sujets aux erreurs de parcours et à leurs conséquences...

Mon cœur a alors été totalement guéri de ce passé. J'ai pardonné à mes parents sans même qu'ils me le demandent. Je n'ai aujourd'hui à leur égard que de l'amour grâce à l'esprit de Dieu qui m'a régénéré.

Ephesiens 4.32 : « Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement comme Dieu vous a pardonné en Christ. »

Matthieu 18.21-22 : « Alors Pierre s'approcha de lui et dit : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère lorsqu'il péchera contre moi ? Sera-ce jusqu'à sept fois ?

Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu'à sept fois mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois. »

Conclusion :

Jean 1.16 : « Nous avons tous reçu de Sa plénitude et grâce sur grâce »

Nous avons fait des erreurs, nous faisons des erreurs et nous ferons des erreurs !

Dieu le sait mieux que quiconque. Nous avons le « droit à l'erreur » et Dieu est prêt à nous offrir « grâce sur grâce » mais que faisons nous de ce droit ?

Un prétexte pour pécher volontairement...

Une excuse pour ne pas en assumer les conséquences...

Jésus nous invite à laisser Son esprit « sonder nos cœurs et nos reins » pour nous révéler notre état de pécheur. Nous avons le droit à l'erreur dans le sens où nos erreurs ne nous condamnent pas si nous venons à Jésus pour les reconnaître et nous repentir devant Dieu, simplement, sincèrement afin de laisser Sa grâce nous pardonner et Son Esprit nous régénérer...

Romains 6.11 : « Regardez-vous comme morts au péché et vivants pour Dieu en Jésus-Christ. »

Ici, le verbe « regarder » dans le texte original signifie « reconnaître », « se reposer sur »... C'est une assurance, une certitude pour notre vie, par la foi en Jésus.

Toi qui connais Jésus ou toi qui ne le connais pas encore, laisse Son Esprit parler à ton cœur :

Admets tes erreurs et repens-toi...

Accepte celles des autres et pardonne...

Reçois la grâce de Dieu en Jésus pour vivre libre de toute chaîne !

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